Cette charmante fleuriste nous a parlé de sa reconversion et de ses premiers mois au sein de ce havre de paix et de fleurs. Une interview haute en couleurs !
Eperdument fleurs – 67 rue de la Convention- 75015 Paris – 06 13 04 71 42
MW : Qu’est-ce qui a déclenché votre reconversion ?
C : Je ne supportais plus mon ancien boulot. Je travaillais dans l’informatique, derrière un bureau toute la journée, avec une supérieure qui était à la limite du harcèlement moral… J’avais véritablement besoin de passer à autre chose, et même si l’environnement n’était pas des plus favorables, le projet a germé et j’ai claqué la porte pour devenir fleuriste !
MW : Pourquoi fleuriste ?
C : Je voulais changer complètement de domaine : quoi de plus opposé à un ordinateur qu’un bouquet de fleurs ? Par ailleurs, j’avais la volonté de m’installer à mon compte, d’être autonome et de ne plus recevoir d’ordre d’un supérieur. Il y a aussi un vrai savoir-faire à acquérir : on ne vend pas des chaussures, c’est créatif. Enfin, c’est un vrai lieu d’échange, les gens viennent pour faire plaisir à leurs proches, mais aussi dans des moments plus difficiles : ça créé du lien avec les clients et c’est très valorisant.
MW : Vous n’avez pas hésité ?
C : Je n’ai pas eu peur du tout. Je me suis dit : « qu’est-ce que je risque ? » Que de la réussite !
MW : Comment s’est passée votre installation ?
C : Très bien ! Je suis arrivée le 23 avril 2016, ça ne fait même pas un an, je me sens déjà comme chez moi. Il faut dire que ça s’est bien goupillé, j’habitais à côté et mon prédécesseur voulait vendre, avec la possibilité non négligeable de récupérer les contrats existants, alors j’ai foncé et j’ai sauté sur l’occasion. La boutique Eperdument Fleurs est ouverte depuis 1959, et j’en suis devenue la 3ème responsable.
MW : Comment s’est passée la transition avec les clients ?
C : C’était assez complexe. Les clients n’ont quasiment pas été prévenus, et du jour au lendemain ils se sont retrouvés avec une nouvelle fleuriste. Je crois que certains ont même eu peur au début (!) mais maintenant ça se passe très bien. C’est majoritairement une clientèle de quartier, ainsi que quelques personnes de passage et quelques touristes.
MW : Quand et à quelles occasions vient-on vous voir ?
C : Plus la semaine avance, plus on a de clients. Sans surprise, le gros de l’activité se concentre sur la journée du samedi et le dimanche matin. On vient me voir essentiellement pour des invitations et des cadeaux, il y a aussi des deuils, des naissances, des mariages, et tout simplement des gens qui achètent des fleurs pour chez eux.
« Les roses restent les fleurs incontournables, les plus populaires »
MW : Quelle est le moment le plus difficile de l’année ?
C : Pour en être sortie récemment, et d’autant plus car c’était ma première fois, je vous réponds sans hésitation : les fêtes de fin d’année. C’est une grosse préparation, des décorations de Noël jusqu’au nouvel an, la fatigue s’accumule au fur et à mesure, on va s’approvisionner à Rungis jusqu’à 4 fois par semaine, contre 2 fois habituellement, c’est vraiment très difficile.
MW : Que vendez-vous le plus ?
C : Les roses restent les fleurs incontournables, les plus populaires. Ensuite viennent les fleurs de saison, et également les coups de cœur que je peux avoir, et qui se vendent en général très bien.
MW : Quel est votre coup de cœur du moment ?
C : Les fleurs de pêcher ! Elles rappellent le printemps, c’est rose, c’est chouette, c’est sympa, j’aime beaucoup !
MW : Qu’est-ce qui différencie votre boutique Eperdument Fleurs ? Quel est votre « style » ?
C : J’essaie de faire du « champêtre chic », avec un style moderne, épuré, la boutique est assez « aérée », à la différence d’autres boutiques qui sont souvent très « chargées ». Ce n’est pas une critique, mais j’avais envie de faire quelque chose à ma façon. Je me suis inspirée en partie de la boutique Avril Mai, située à Talence près de Bordeaux. J’aime beaucoup ce qu’ils font, ils sont très suivis sur les réseaux sociaux et communiquent avec beaucoup de photos.
MW : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre nouveau métier ?
C : Beaucoup de choses ! Déjà, j’aime être ma propre patronne. Et puis, Il y a une vraie variété, on gère tout de A à Z ; on est en boutique, on va à Rungis, on organise des événements, on gère l’administratif mais dans un sens positif, avec la communication et le marketing. La création d’entreprise, c’est comme un petit bébé, on ne s’ennuie pas, on ne rencontre que des gens très sympas. Il y aussi la variété dans les saisons. C’est vraiment prenant mais ça reste gérable.
MW : Quels sont vos projets ?
C : J’avais beaucoup d’idées au début, mais la gestion du magasin est quelque chose de très prenant, on n’a pas beaucoup de temps. Il y a quand même quelque chose que j’aimerais développer, ce que j’appelle le « bouquet à la portière », qui serait une sorte de « drive » du fleuriste. Le principe est très simple : on réserve son bouquet, on se gare devant la boutique, et on vous amène les fleurs directement à votre voiture. Ceci étant dit, il me reste encore pas mal de choses à apprendre, aussi je préfère ne pas me précipiter.
« La vitrine est un élément primordial du magasin »
MW : Que représente la vitrine à vos yeux ?
C : C’est un élément primordial du magasin. Ici, on a la chance d’avoir une très grande vitrine, très lumineuse. Je vois souvent les gens s’arrêter, commenter, faire du repérage : on sent que ça peut changer la donne.
MW : Que pensez-vous du concept de Message In A Window ?
C : C’est une super idée ! J’y vois mon intérêt, ça va attirer l’œil et interpeller les gens. Et puis, si ça masque une partie du magasin, ce n’est pas si grave : ça va pousser les gens à passer la porte, pour découvrir ce que se trouve à l’intérieur.
Merci à Catherine Babo pour cette interview colorée 🙂
Bravo pour ce beau message
On sent ta joie, Catherine, dans la pratique de cette activité pas facile mais qui fait rêver….. quoi de mieux pour exprimer de sentiments?
Bonne continuation et longue vie à la boutique!
Bonjour Jouvion,
Merci beaucoup pour votre commentaire. L’équipe de Message In A Window est très heureuse de savoir que vous avez apprécié notre article. En espérant avoir l’occasion de vous relire.
Lucille