Les pharmacies du courage

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Lundi 20 avril 2020

Depuis dix ans, plus de 1 500 pharmacies ont baissé le rideau, selon les chiffres de l’Ordre national des pharmaciens. Or la présence d’une officine dans les communes de moins de 2 500 habitants est aujourd’hui indispensable. Les pharmaciens concourent à assurer un égal accès au service de santé à tous les citoyens grâce à une cartographie constituée de plus de 22 000 structures. 

Les pharmacies, piliers du maillage territorial

En effet les pharmacies sont des acteurs incontournables du parcours de santé des citoyens et contribuent très largement à l’organisation des soins de proximité. Véritables piliers du maillage territorial de l’offre de soin, elles permettent le développement des politiques de santé.

En conséquence de l’accélération de l’exode rural et de la baisse de prix des médicaments, les plus fragiles (moins d’1 M€ de chiffre d’affaires) sont quotidiennement menacées de mettre la clef sous la porte. On dénombre à peu près une fermeture tous les deux jours. C’est le cas de la commune de Ceilhes-et-Rocozels (Hérault) dont l’officine a été forcée de mettre un terme à son activité, obligeant ses 1800 habitants à se déplacer, avec les désavantages que cela implique : l’isolement, les frais de déplacement et un sentiment d’abandon très mal vécu par les administrés.

Une ordonnance allégée pour préserver un service de santé public de proximité

Il est important de souligner le fait que l’AMF (Association des maires de France) s’oppose fermement à la fermeture de ces petites officines qui entraînerait avec leur disparition, celle de la continuité d’un service public de proximité. En 2018 les dispositions de l’ordonnance relative à l’implantation des pharmacies ont été réformées pour simplifier les ouvertures, que ce soit par création, transfert ou regroupement, en allégeant le règlement procédural trop complexe, jugé rédhibitoire. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour que l’approvisionnement en médicaments, quelle que soit la zone, ne soit pas compromis

Aujourd’hui le seuil minimum exigé par l’ARS (Agence régionale de santé) a été abaissé à 2 500 pour les petites communes et chaque nouvelle officine est autorisée pour une tranche de 4 500 habitants. Des dérogations sont toutefois envisageables pour les communes de moins de 2 500 habitants, notamment dans le cas où l’exploitation existante viendrait à cesser son activité. Le directeur de l’Agence régionale de santé peut également, par décret, prendre des dispositions spécifiques pour les territoires défavorisés, le calcul de la population se faisant alors sur des regroupements de communes contiguës pour organiser une délivrance optimale.

La mutualisation des services au sein de maisons de santé reste insuffisante

C’est un début de solution, mais la lente disparition des libéraux dans ces territoires tient également à un décalage avec les aspirations contemporaines des professionnels, qui ne sont plus attirés par les campagnes. D’ailleurs beaucoup de ces pharmacies ne sont plus reprises, les maires s’en inquiètent et montent au créneau.

Outre des dispositions législatives moins contraignantes, il manque des solutions pour faciliter les reprises ou implantations. La mutualisation des services au sein de maisons de santé pourrait constituer une réponse mais, si elles sont autorisées aux médecins, infirmiers et kinésithérapeutes, elles ne le sont pas aux pharmacies dont 51% des parts doivent être détenus par un professionnel de l’ordre.

Les compétences des pharmaciens rendues plus attractives

Depuis quelques années, un élargissement des compétences octroyées aux pharmaciens est mis en place, pour leur permettre d’être plus attractives : « on ne se contente plus de la vente, mais on cherche à mettre en place un accompagnement des maladies chroniques, du dépistage voire l’accueil de téléconsultations » selon Gilles Bonnefond, président de l’UPSO (Union de syndicats de pharmaciens d’officine).

 

Pour conclure, il faut rester optimiste, le maillage territorial reste harmonieux avec environ 33 officines pour 100 000 habitants, et la restructuration du secteur laisse imaginer de nombreux changements bénéfiques dans les petites communes notamment avec l’entrée en jeux de nouveaux groupes, issus des regroupements, tels que Lafayette, ou Pharmabest.

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