Claudine Blanckaert est depuis dix ans consultante et formatrice indépendante en marketing et merchandising ; elle est spécialisée dans le développement commercial et marketing du point de vente, et ce, quel que soit le produit ou service proposé.
Elle a pour rôle de conseiller les commerçants quant à l’agencement global du point de vente : la décoration commerciale, l’agencement intérieur, le merchandising et l’animation commerciale dont la vitrine fait partie. C’est une technique globale, en effet, une fois le client séduit par la vitrine il faut que ces différents éléments prolongent l’ambiance de la vitrine afin qu’elle soit vraiment efficace.
« Une vitrine est un élément plus qu’important, c’est indispensable, surtout à notre époque »
Claudine nous apprend, avec regret, que le métier d’étalagiste n’existe pour ainsi dire plus à l’exception des boutiques des grandes agglomérations et du luxe. Elle a pour habitude de travailler avec tous types de commerçants ou artisans (boulangerie, instituts de beauté, coiffeurs, épiceries fines, cavistes, opticiens, magasins de prêt-à-porter, etc.) dont la plupart sont indépendants.
Pour elle, « une vitrine est un élément plus qu’important, c’est indispensable, surtout à notre époque ». En effet, nous vivons dans un monde où le consommateur est entouré de communication. Pour qu’il passe à l’acte de l’achat, il doit auparavant être séduit car aujourd’hui, l’achat impulsif représente 75 à 80% des achats. C’est alors un élément important à prendre en compte car c’est l’essentiel du chiffre d’affaires des boutiques. Il est donc important de séduire, d’attirer l’attention du chaland et ne pas négliger la vitrine qui est une première façade, un premier message.
« Il faut qu’elle ait une âme et qu’elle reflète une bonne première impression ».
Claudine ajoute que pour elle, il ne faut pas nécessairement être un artiste pour réaliser une vitrine efficace et qui puisse attirer l’œil, il y a seulement quelques règles à appliquer :
- Rester sur une thématique
- Placer une sélection de produits très limitée en vitrines et leur donner une cohérence les uns avec les autres.
- Respecter les règles de mise en place c’est-à-dire présenter ses produits au niveau des zones chaudes. L’ensemble de la présentation doit s’inscrire dans un triangle afin de lui donner du dynamisme et faciliter sa lisibilité.
- Utiliser 3 couleurs au maximum (et en lien avec la thématique choisie).
- Prendre exemple sur une belle vitrine d’une grande marque réalisée par un professionnel et essayer de comprendre le relief, la profondeur, les structures afin de l’imiter.
« La mise en scène est omniprésente autour de nous, il faut savoir la regarder pour s’en inspirer »
L’étalagiste puise son inspiration dans son propre quotidien, « la mise en scène est omniprésente autour de nous, il faut savoir la regarder pour s’en inspirer ». Elle trouve également ses idées sur les réseaux sociaux tels qu’Instagram ou Pinterest qui mettent à disposition une très grande banque d’images.
Finalement, l’avantage de recourir à un étalagiste, pour un commerçant, est de profiter d’un savoir-faire en terme de merchandising ; assurément il va apporter un œil extérieur, son expérience, une connaissance des nouvelles tendances, de la disponibilité pour ce projet et du matériel sans cesse renouvelé que le commerçant n’aura pas à investir.
Avant de conclure cet échange, Claudine Blanckaert nous a fait part de son avis sur le concept, Message In A Window, qui pour elle est intéressant et novateur car les annonceurs peuvent d’autant plus cibler leur clientèle, et les commerçants disposent d’une vitrine aboutie.
La vitrine est le premier point d’accroche du commerce sur les passants. La théâtralisation de celle-ci est alors importante, et doit refléter l’identité du magasin, le message que l’on souhaite transmettre et, évidemment, donner envie d’en savoir plus, d’en voir plus !
Milles mercis à Claudine pour cette interview
Bonjour,
je viens de lire votre article et je ne pensais pas que le métier d’étalagiste n’existait plus pour les commerçants ou indépendants.
C’est terrible car je pensais au contraire qu’avec la désertification des centres villes au profit des commerces péri urbains, les besoins des commerçants en terme de compétitivité s’étaient accrus.
Pourriez-vous me conseiller ? si cette activité est viable, s’il y a tout de même un besoin.
Bonjour Rudnik,
Merci pour votre commentaire et l’intérêt que vous portez à Message In A Window.
Dans l’article, Claudine Blanckaert, nous fait part que ce métier n ’existe plus pour ainsi dire à l’exception des boutiques de luxes des grandes agglomérations. Une vitrine reste tout de même indispensable à la vie et l’activité d’un commerce, il est donc important qu’un commerçant connaisse les bases de la création d’une vitrine et la renouvelle régulièrement.
Si vous avez apprécié notre article, je pense que l’article « Rencontre avec Emilie André, responsable du studio Jean-Marc Gady et directrice de création » dans notre rubrique « Rencontres » sera susceptible de vous intéresser.
En espérant avoir pu répondre à vos interrogations et avoir l’occasion de vous relire.
Lucille