Nous avons rendez-vous aujourd’hui à deux pas du Carreau du Temple, dans le Haut-Marais à Paris, à la Galerie Charlot, un espace dédié aux arts numériques. Nous y avons rencontré sa créatrice, Valérie Hasson-Benillouche.
Galerie Charlot – 47 Rue Charlot, 75003 Paris – 01 42 76 02 67
MW : Parlez-nous de votre vitrine
VHB : Elle est assez particulière, puisque nous l’utilisons régulièrement comme écran : nous y projetons une œuvre de l’artiste qui expose dans la galerie. Elle peut également être transparente, ou opaque.
MW : Quel est le concept de la Galerie Charlot ?
VHB : Nous sommes spécialisés dans les arts numériques, ce qui veut dire que tous les artistes de la galerie travaillent avec les nouveaux médias et les nouvelles technologies. L’idée c’est de développer une réflexion autour de la relation entre l’art, la technologie et la science. Nous représentons 10 artistes tout au long de l’année, et nous exposons aussi des artistes « invités ». On fait 7 expositions par an à Paris, et 4 à Tel Aviv, où l’on a ouvert une autre galerie l’an dernier.
MW : Pourquoi avoir ouvert une autre galerie à Tel Aviv ?
VHB : Je voulais exporter la galerie à l’étranger, dans une ville jeune et internationale. Tel Aviv est très ouvert sur l’art contemporain, et ça se ressent : les gens sont curieux, les passants entrent et réagissent plus facilement qu’en France.
MW : Racontez-nous votre histoire avec l’art
VHB : Je suis passionnée d’art contemporain depuis toujours, j’ai acheté ma première œuvre à 18 ans. J’ai travaillé dans l’architecture d’intérieure, puis dans le conseil en achat d’art, et j’ai finalement ouvert la galerie, il y a 7 ans. Je voulais un endroit différent des autres galeries parisiennes, et on est aujourd’hui la seule galerie en France à être dédiée exclusivement aux arts numériques. Ce lien entre science et art me passionne véritablement, et chaque artiste que nous représentons ou que nous invitons navigue entre ces deux univers. Je pense notamment à Eduardo Kac, qui expose d’ailleurs jusqu’à fin juin à la galerie, l’auteur de la première œuvre réalisée dans l’espace, avec le concours de Thomas Pesquet.
MW : Qui sont les amateurs d’art numérique et qui sont vos acheteurs ?
VHB : Personne ne s’y intéressait il y a 7 ans, et depuis ça a énormément évolué. Il y a d’abord eu des investisseurs privés, des gens qui achètent et qui reviennent, avec qui on a réussi à créer un lien. Beaucoup de clients sont étrangers : américains, suisses et espagnols notamment, tous très friands d’art numérique. Les Institutions commencent à s’y intéresser ; il y a un engouement qui monte, beaucoup de questionnement, et c’est très excitant. Une fondation danoise a notamment acheté plusieurs œuvres récemment.
MW : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
VHB : C’est d’abord la découverte de nouveaux talents, de nouvelles œuvres, des choses qu’on ne voit pas ailleurs, puis les faire découvrir, les partager. C’est parfois un flop, parfois un succès, c’est en tout cas toujours un saut dans le vide, puisque ce sont des gens avant-gardistes qui achètent.
MW : Comment découvrez-vous ces nouveaux talents ?
VHB : Ce sont parfois les artistes qui me démarchent, mais c’est assez rare que ça m’intéresse, mais je regarde tout ce qu’on me propose. Cela se fait souvent au travers de foires et de festivals ; je regarde aussi beaucoup sur internet, et je découvre également de belles choses via mon réseau.
Un grand Merci à Valérie Hasson-Benillouche pour le partage !
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