Nous nous sommes rendus rue des Petits Carreaux, au cœur du quartier du Sentier à Paris, à la découverte de la Garçonnière, un concept store entièrement dédié aux hommes, où l’on trouve de tout : vêtements, montres, sacs, spiritueux, livres, vinyles, un service de barbier… Nous y avons rencontré Thibault, l’un des co-fondateurs.
La Garçonnière – 40 Rue des Petits Carreaux, 75002 Paris – 09 73 68 14 47
MW : Raconte-nous l’histoire de la Garçonnière
T : Lors du lancement, en 2014, ce n’était qu’un pop-up store, ou même qu’un « pop-shop » comme on disait « à l’époque ». Ça a duré 9 jours, il y avait 17 marques, dont la mienne. On a senti qu’il se passait quelque chose. L’année d’après, c’est 40 marques qui se sont donné rendez-vous, pendant deux mois et demi. Il y a eu une vraie osmose, de jeunes entrepreneurs présentaient leurs produits sur des tables tréteaux à des clients en recherche de cadeaux originaux et de bonne facture, le tout dans une ambiance improvisée et chaleureuse.
Suite à ce succès, 4 marques ont décidé d’ouvrir une boutique permanente, et de devenir distributeurs. C’était d’autant plus pertinent qu’on connaissait bien les problématiques des jeunes marques, pour y avoir été confrontés nous-mêmes ; le projet a d’ailleurs gardé un coté très écosystème et entrepreneurial.
On a passé en revue près de 12 000 marques depuis le début, un mix de très très jeunes, qui se lancent sur Kickstarter, et dont on devient le premier point de vente si on les sélectionne, et beaucoup d’autres qui ont entre 2 et 5 ans, avec une stratégie de distribution sélective ; beaucoup de françaises évidemment, mais aussi des marques internationales qui souhaitent tester le marché français.
Aujourd’hui, on est pour beaucoup de ces marques un vrai partenaire : l’espace leur offre une belle visibilité, une belle vitrine pour se lancer, sous forme de partenariat, avec du conseil, des retours constructifs sur leurs projets ; il y a aussi un vrai aspect communauté, avec beaucoup de collaboration entre les marques.
MW : Comment sélectionnez-vous les marques ?
T : On est 6 à faire la sélection ; on cherche à construire une offre complète, de la bouteille de whisky à la paire de chaussettes, pour tous les goûts, des produits que l’on ne trouve pas partout ailleurs, pointus mais accessibles, pas trop clivants, venant de créateurs qui font du bon boulot. En amont, on teste les produits, on regarde les origines, les coutures. On écarte la mode jetable, et on essaie de privilégier les marques qui ont un impact positif. Nos prix sont alignés sur ceux d’internet, l’expérience et le service en plus, et c’est assez surprenant pour les clients, qui ne s’y attendent pas forcément en entrant dans un concept store.
MW : Parle-nous de vos clients
T : On a beaucoup d’habitués qui nous font confiance, et une clientèle internationale de passage ! Une bonne partie de nos clients sont des clientes, puisque notre offre se prête bien aux cadeaux ; on leur enlève un peu une épine du pied.
L’accueil se veut décontracté et décalé, il nous arrive souvent de blaguer avec les clients, de faire quelques balles de babyfoot ; il est important pour nous que la boutique reste un lieu de vie.
La notion d’être « bon commerçant » est importante également, on essaie de prendre soin des clients, d’être à l’écoute. Il ne s’agit pas de vendre quelque chose coûte que coûte mais d’accompagner le client dans ses choix de consommation.
MW : Vous organisez des événements ?
T : Beaucoup ! On organise des dégustations, des ateliers jardinage, des lancements de produits, des petits-déjeuners, etc. On fait également pas mal de soirées avec nos habitués, toujours dans cette idée de communauté, et certaines marques font aussi des privatisations.
On a par ailleurs, un journaliste et un photographe/vidéaste dans l’équipe et on développe un contenu lifestyle sur notre blog en ligne et de temps en temps en format papier.
MW : Que faites-vous pour vos vitrines ?
T : On a 30 mètres de vitrines, on se casse la tête pour les changer constamment, mais on s’éclate ! On fait à la fois des vitrines très « produits », souvent à la semaine, construites avec les marques, et d’autres plus décoratives et scénarisées. Ces dernières correspondent souvent à une thématique qui donne le ton de notre sélection, de notre playlist musicale, des alcools que l’on va faire déguster, des articles que l’on retrouve sur le blog, etc. Ces thématiques rythment la boutique, nous permettent de nous renouveler, et de créer de véritables expériences clients.
MW : Quels sont vos projets ?
T : On a ouvert tout récemment une deuxième boutique La Garçonnière à Bordeaux et on travaille sur des corners à Marseille et Nice en partenariat avec les Galeries Lafayette. On a pris le temps de grandir, de se professionnaliser, d’apprendre de nos erreurs, et on est maintenant dans une phase de croissance très intéressante où l’on continue à apprendre, encore et toujours.
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