Au 19 de la rue Condorcet, dans le 9ème arrondissement de Paris, se cache une boutique unique, l’Extrabrut, à la fois, cave et bar à Champagne. Benoît Melendez, fondateur et gérant, se fera un plaisir de vous faire goûter l’une (ou plusieurs) de ses 100 références. Rencontre.
Parlez-nous un peu de votre parcours et de L’Extrabrut
BM : Entre mes 5 et mes 25 ans, j’ai déménagé une vingtaine de fois et vécu dans plusieurs villes : New York, Munich, Auxerre, Fontainebleau, Pékin, etc. Je suis touche-à-tout et c’est certainement lié à ce côté globe-trotter. Plus jeune, j’adorais l’informatique, j’ai travaillé chez Micromania et à la Fnac, avant de devenir commercial dans les télécommunications. Finalement, j’en ai eu assez, et j’ai cherché une reconversion dans quelque chose qui me plaisait. J’ai tout de suite pensé au Champagne, j’ai découvert ce vin il y a 10 ans grâce à un ami de chez Salon & Delamotte. J’en suis tombé amoureux, et ce choix m’a donc paru tout à fait naturel, d’autant plus qu’il a également un côté familial, ma mère étant née à Reims. De plus, dans mes jobs précédents, j’initiais déjà amis et collègues au vin et au Champagne. J’ai donc voulu faire partager ma passion, dans un lieu de détente atypique, en cassant les codes classiques de ce produit, en allant vers des Champagne de vignerons, authentiques, « bruts », j’adore le brut, d’où le nom de la boutique. Je voulais que ce lieu soit didactique, que les Champagnes viennent aux gens, sans intimidation. Mon slogan c’est « Redécouvrir le Champagne ». En effet, on ne connaît ni le terroir, ni la technique, ni les cépages. C’est un vin unique, certes, mais ça reste un vin et il est important d’en connaître les caractéristiques.
Vous avez dû rencontrer des difficultés pour monter un tel projet…
BM : J’ai commencé à maturer le projet dès novembre 2014. J’ai suivi plusieurs formations, notamment chez la French Wine Society. Et effectivement, il y a eu pas mal d’obstacles : le fait d’être seul, trouver les financements, et trouver un local à Paris, avec des critères difficiles (cave avec toilettes et arrivées d’eau), qui respectaient mon budget. J’ai visité près de 90 locaux avant de trouver celui-ci !
Parlez-nous un peu de vos Champagnes
BM : Je propose 100 références en champagne, ainsi qu’une petite dizaine de vins tranquilles, des coups de cœur ou de vignerons que je connais, et quelques jus de fruits, au cas où. Je référence 3 grandes maisons, ainsi que 2 coopératives, le reste étant des vignerons sélectionnés par mon distributeur et moi-même, après des dégustations à l’aveugle (près de 250 champagnes testés en 2017). J’ajoute des références tout le temps, et certaines tournent par rapport aux saisons. Je cherche des champagnes « plaisir », sans défaut, et ce n’est pas si simple. Les prix vont de 19 à 420€, avec une grosse majorité entre 20 et 40, des millésimes de 2002 à 2012, du Blanc de Blanc le plus minéral au rosé le plus gourmand possible. Il y a beaucoup de monocépages, vers lesquels les gens vont quand ils connaissent un peu mieux, une fois qu’ils ont compris et qu’ils ont pu expérimenter le Champagne.
Qui sont vos clients ?
BM : Une base de clientèle locale, des gens du quartier, mais aussi des touristes, et des retombées de certaines communications, comme Très Très Bon.
Organisez-vous des événements ?
BM : Bien-sûr ! Les ateliers de dégustation sont un des 3 piliers de la boutique, avec la vente à emporter (cave) et la vente sur place (bar). Soit je les anime, soit un vigneron vient faire goûter ses vins. 4 champagnes sont dégustés en moyenne. Concernant le bar, il y a 3 monocépages constamment en dégustation, une formule 2 verres à 14€ et 3 à 20€.
Quels sont vos coups de cœur ?
BM : D’abord, un gros coup de cœur, un produit sublime: le magnum de la coopérative Palmer, le Vintage 2002. Ensuite, Eric Rodez, un Blanc de Noirs, une tuerie, c’est super bon. Enfin, Rémy Massin & Fils, un super Champagne, 100% Pinot Noir.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus ?
BM : C’est de pouvoir tout gérer ! J’ai toutes les casquettes, tout dépend de moi, ce qui implique également une forme de stress, mais comme disait Mohammed Ali : « Si tu n’as jamais eu peur, c’est que tu n’as rien tenté ».
Comment décorez-vous vos vitrines ?
BM : En fonction des saisons, le 14 Février, à Noël, le rosé l’été, etc. Certains produits d’appel restent en vitrine, je mets à l’honneur les champagne du mois… C’est très très important de bien gérer sa vitrine.
Avez-vous des projets ?
BM : Ouvrir une deuxième boutique, puis une troisième, en déclinant peut-être sur un autre concept…
Lequel ?
BM : C’est un secret !
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