Nous avons rendez-vous aujourd’hui, rue du Faubourg Saint-Martin à Paris, juste en face de la mairie du 10ème arrondissement. Nous y avons rencontré Véronique Sesini, fondatrice des boutiques « Made by moi », deux concept stores où l’on trouve des produits coup de cœur de créateurs, de la déco à la papeterie, en passant par les accessoires de mode ou le prêt-à-porter.
Made by moi – 86 Rue Oberkampf et 71 Rue du Faubourg Saint-Martin – Paris
MW : Racontez-nous l’histoire de « Made by moi »
VS : Avant Made by moi, je travaillais dans la gestion de patrimoine, je faisais du conseil en optimisation fiscale. Il y avait déjà un côté clientèle très marqué, que j’appréciais, mais c’était un univers trop rigide, qui manquait de « fun ». J’ai donc décidé de changer de métier, il y a 10 ans, et j’ai créé mes propres bijoux, que j’ai commencé à vendre dans la première boutique Made by moi. C’était le début des concept stores, et j’avais la volonté de vendre de tout, du moment qu’il y avait un créateur derrière. Puis la boutique s’est agrandie, j’ai eu beaucoup de succès dès le début, ce qui voulait dire aussi beaucoup de travail, et j’ai dû abandonner mes propres créations, qui représentaient 15% des produits de la boutique.
MW : Comment sélectionnez-vous les créateurs et les produits ?
VS : Je recherche des produits nouveaux, tendances, avec la volonté de trouver un produit utile, ou marrant ; je suis fan des produits décalés. C’est une démarche qui nécessite de se mettre à la place des gens et d’écouter ce qui se passe. Je regarde attentivement mes concurrents, pour faire des choses qu’ils ne font pas. L’objectif c’est de surprendre les clients, et c’est la difficulté principale du métier. Je dois aussi faire des choix, parfois difficiles, compte tenu de la surface du magasin. C’est un autre aspect à gérer, car il faut parfois mettre en stand-by certains créateurs pour pouvoir en accueillir de nouveaux.
MW : Quels sont vos coups de cœur ?
VS : Ce sont surtout des créatrices de bijoux, celles qui prennent le plus de risques, la marque « les femmes à barbe » notamment, qui ont lancé de très belles broches en forme de paon. J’aime par ailleurs beaucoup « Craie », une marque de sacs à main et de besaces.
MW : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
VS : C’est le fait de tout gérer, d’être multitâche, de voir toutes les facettes de l’entreprise, l’approvisionnement, la mise en place, les achats, la vente, etc. Mais être partout c’est aussi une grosse difficulté, on ne peut passer à côté de rien et être très vigilant. C’est également un métier de contact, et j’aime voir ce que les clientes regardent, voir ce qu’elles aiment, écouter leurs retours positifs, etc. C’est valorisant de faire les bons choix !
MW : Que représentent les vitrines pour vous ?
VS : C’est une forme de communication essentielle, une forme de spectacle, avec un impact indéniable. C’est aussi une forme d’identité, un moyen de mettre en avant la personnalité de la boutique, de la présenter à la rue.
MW : Comment les utilisez-vous ?
VS : Elles sont changées tous les 15 jours, sur des thématiques liées aux produits ; on travaille beaucoup par couleurs, et on va essayer de représenter tout ce qu’on propose à l’intérieur du magasin. On les réalise aussi en fonction des saisons, en mettant en avant les objets pour les enfants à Noël par exemple, ou encore les bouées et tout ce qui rappelle les vacances et le soleil l’été.
MW : Avez-vous des projets pour Made by moi ?
VS : On a lancé un e-shop il y a quelques mois, l’idée c’est de le développer plus ; c’est un autre métier, une autre façon de vendre, ça n’est pas évident, j’aimerais avoir plus de temps pour m’en occuper. Mais c’est intéressant sur le plan personnel, cette démarche de faire autre chose, et de trouver d’autres moyens de vendre et de se faire connaître.
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