Rencontre aux Caves de Courcelles, dans le 17ème arrondissement de Paris

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Jeudi 19 janvier 2017

 Patrick Sécheresse, élevé par des parents cavistes, tombé dans la marmite du vin dès son plus jeune âge, et depuis intarissable sur le sujet, nous a accueilli dans sa jolie cave à deux pas de la Porte de Champerret.

Les Caves de Courcelles, c’est plus de 500 références de vins et alcools en magasin, dont plus de 80 Bordeaux, plus de 60 Bourgogne (rouge et blanc), 30 Champagne et plus de 100 références en alcools divers (whiskies, eaux de vie, Cognac, Armagnac, Rhum, etc…)


caves de courcelles - Message in a window

Comment êtes-vous devenu caviste ?

PS : Je dois avouer que ça s’est fait assez naturellement, mes parents étaient eux-mêmes cavistes. Ils ont ouvert ce magasin en mars 1970, et je baigne donc depuis tout petit dans cette ambiance (N.d.A. : Patrick a aujourd’hui 51 ans). En fait, je voulais faire autre chose à la base, mais ça m’a rattrapé, en 1988 en l’occurrence. En octobre de cette année-là, l’employé de mes parents a démissionné, et s’est alors présentée une double opportunité : pour mes parents, celle de recruter quelqu’un connaissant le métier et n’ayant pas besoin de formation, bien utile à l’approche des fêtes de fin d’année, et pour moi, celle de délaisser mon métier de représentant en vin que j’exerçais depuis à peine quelques mois et que je n’appréciais guère. J’ai donc rejoint mes parents et les Caves de Courcelles ; bien naïf, je pensais que ça ne durerait que quelques mois, ça fait 28 ans aujourd’hui. Mes parents retraités, j’ai repris le magasin en mon nom en 1999.

« C’est déguster des produits, partager une émotion, une information… »

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de caviste ?

PS : C’est un ensemble de choses, mais qui se résume en 2 mots : faire partager.  C’est déguster des produits, chercher des petites choses qui sortent de l’ordinaire, faire partager une émotion, une information, un produit. Et puis c’est quand même beaucoup plus confortable d’être de ce côté-ci du comptoir, par rapport aux représentants en vin. Néanmoins, l’ayant été moi-même, j’essaie au maximum de les écouter et de les laisser faire leur métier.

« Je suis un vrai caviste de quartier »

Parlez-nous un peu de votre clientèle

PS : Elle est très locale ; je suis un vrai caviste « de quartier », avec ses clients fidèles, ses habitués, certains depuis très longtemps : des dames d’un certain âge m’appellent encore « mon petit », preuve qu’elles venaient ici avant même que je ne sois aux commandes. Deux ou trois m’ont connu quand j’avais 5 ans !

Présentez-nous votre cave

PS : Les 2 régions fortes, sans grande surprise, sont la Bourgogne et le Bordelais. Viennent ensuite le Languedoc et la Vallée du Rhône, que j’ai considérablement développés par rapport à mes parents. J’ai également fortement diversifié la gamme des whiskys et des rhums, un peu au détriment des Cognac ou des Armagnac, suivant la demande des clients et l’ère du temps. Il y a vraiment une belle diversité sur l’ensemble de la cave, et chaque client repart avec quelque chose. J’aime bien me targuer d’être un caviste « traditionnel » ; on trouve aussi bien des petits vins « coup de cœur » que des grands crus classés

« Tous mes vins ont été à un moment ou un autre un coup de cœur »

Et concernant les vins « nature » ?

PS : J’en ai eu un, mais la clientèle n’était pas intéressée. J’ai quelques vins bios, mais ce n’est pas un critère de choix ou d’achat, ça se fait naturellement (si j’ose dire) si c’est un bon produit. Je préfère un bon vin « non bio » à un mauvais vin bio. Je ne surfe pas sur les modes, je ne veux pas me cantonner à un concept, mais garder l’esprit le plus ouvert possible.

MW : Quels sont vos goûts ?

PS : Je suis éclectique, je suis ouvert à tout. Tous mes vins ont été à un moment ou un autre un coup de cœur, c’est pour ça qu’ils sont dans la gamme. J’ai tout de même une tendresse particulière pour les vins du Languedoc, une région que je trouve très intéressante, avec d’excellents produits.

Vodka squadron - Message In A Window

Et votre coup du cœur du moment ?

PS : Vous ne pouvez pas le rater, c’est la Vodka Squadron 303 (N.d.A. : elle trône au milieu de la cave). Pour tout vous dire, enfant, je voulais devenir pilote ; je suis un vrai mordu d’aviation. Les grandes batailles de la deuxième guerre mondiale me passionnent, je connais donc extrêmement bien l’histoire de la RAF et ses escadrilles étrangères. Cette vodka est un hommage à l’une de ses escadrilles, le Squadron 303, composée de pilotes polonais, qui a fortement contribué à éviter l’invasion de l’Angleterre par les allemands. C’est d’ailleurs la plus efficace de la bataille d’Angleterre, avec 126 avions abattus en 6 semaines. La légende raconte qu’avant chaque combat, un des avions décollait avec un réservoir supplémentaire rempli de vodka. De retour au sol, les pilotes dégustaient plusieurs « shots of glory » de vodka glacée, le nombre de verres bus étant fonction du nombre d’avions ennemis abattus. La vodka en elle-même est faite selon le procédé original utilisé par ces pilotes polonais, avec toutefois quelques améliorations nécessaires à l’obtention d’une très belle vodka. Ainsi, il n’y a qu’une seule distillation, contre 6 à 8 aujourd’hui, et pas de filtration, comme à l’époque. La flasque est faite quant à elle sur le modèle de celle d’un des pilotes de l’escadrille. En tant que passionné, cette histoire et cette bouteille m’ont forcément beaucoup ému ; je n’ai pas été très difficile à convaincre pour la référencer !

« Etre caviste finalement, c’est vendre du plaisir. »

Un mot sur Message In A Window ?

PS : C’est un concept intéressant, qui le sera encore plus si vous me proposez une campagne avec la Vodka Squadron 303 !

Un mot pour conclure ?

PS : On peut toujours travailler très sérieusement, mais le plus important c’est de le faire dans la bonne humeur, c’est essentiel ; être caviste, finalement, c’est vendre du plaisir.

 

Un immense merci à Patrick, qui nous a offert une bouteille de champagne en conclusion !

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