Estelle Fenech, scénographe et styliste d’intérieur nous fait part de son parcours et de son penchant pour l’art.
MW: Estelle Fenech, qui êtes-vous ?
EF: Après des études en Arts Appliqués et un BTS de design de communication, c’est lors d’un stage avec le groupe de scénographes « Les Plastiqueurs » que je prends goût à la scénographie. Je poursuis mon parcours scolaire en terre italienne où je termine diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Milan. Je me spécialise ensuite en tant que scénographe dans le milieu du cinéma et de la télévision. Aujourd’hui, je travaille en tant qu’étalagiste chez Mango sur Paris, j’installe les vitrines de 8 boutiques Mango à Paris et en région parisienne.
MW: Comment vous êtes-vous lancée dans la mise en scène de vitrines ?
EF: L’Italie m’a beaucoup inspirée et m’a poussée à continuer dans ce registre. En effet, les boutiques des grands créateurs tout comme des boutiques comme Diesel, H&M, Zara disposaient de vitrines immenses avec des mises en scène incroyables.
« Les grandes marques de luxe font un important travail de mise en scène et essaient de transporter le client dans leur univers, dans un espace dans lequel ils se verraient bien. »
MW: Quelle ligne artistique visez-vous à travers vos réalisations ?
EF: Chez Mango, je ne peux pas suivre ma propre ligne artistique en vitrines car tout nous est imposé afin de maintenir une même image et une même directive dans l’ensemble des boutiques de l’enseigne ; quand les passants voient une de nos vitrines, ils doivent de suite comprendre qu’il s’agit de Mango.
La seule liberté qu’il nous est accordée c’est la composition dans la vitrine : on s’adapte aux mannequins, aux dimensions de la vitrine, on organise l’espace avec les éléments proposés afin que le rendu soit le plus proche possible de ce qui nous est demandé mais, surtout pour qu’il y ait un certain cachet dans la vitrine car suivant la composition des mannequins le rendu peut être différent d’une vitrine à l’autre. Mango a sa propre et unique image, et j’étais peu habituée à travailler de cette façon. En effet j’aime beaucoup rajouter ma petite touche en vitrine et pour cela j’essaie alors de jouer sur l’aspect visuel du mannequin et sur les mouvements pour attirer l’œil du passant.
Mon travail dans le groupe Inditex est juste un passage dans ma carrière. En effet, si j’ai rejoint Mango, c’est parce que c’est une très bonne école pour un scénographe car elle nous forme sur certains aspects techniques de la décoration mais également sur des aspects stylistiques concernant l’installation d’une vitrine. Pour moi, ce sont des bases qui vont me permettre par la suite d’adapter mon univers ainsi que celui de mes futurs clients dans les vitrines.
MW: Aujourd’hui, la concurrence créative fait rage dans le milieu de la mode. Les défilés sont devenus spectacles et les vitrines des magasins des univers en quatre dimensions… Quelle tendance se dégage actuellement ?
EF: A mon sens c’est très varié et cela diffère qu’il s’agisse de la grande distribution ou de grandes marques de luxe.
En effet, les marques de la grande distribution comme Mango, H&M, ou encore Zara vont rester sur une lignée plutôt discrète, c’est-à-dire qu’elles ne vont pas forcément viser un décor imposant pour faire ressortir leurs vêtements. Aussi on essaie d’attirer l’œil des passants grâce aux vêtements en jouant sur les superpositions de motifs, de tissus, etc.
Quant aux grandes marques de luxe comme Dior, Gucci, Dolce & Gabbana, elles font un important travail de mise en scène et essaient de transporter le client dans leur univers, dans un espace dans lequel ils se verraient bien.
MW: Où puisez-vous votre inspiration ?
EF: Partout ! Je me réfère beaucoup à la mode car je trouve que c’est un univers très complet notamment par rapport aux tissus et aux différentes matières existantes, aux motifs, aux effets visuels qui peuvent être époustouflants ; je regarde alors beaucoup de défilés ! Je m’inspire également beaucoup de films, mais on peut vraiment s’inspirer de tout : le graphisme, l’art, l’architecture, etc.
MW: Selon vous, quel est le secret d’une vitrine réussie ?
EF: Il faut qu’elle ait un côté magique, qu’elle interpelle et qu’elle fasse rêver !
MW: Quelle est la vitrine la plus folle que vous rêveriez de réaliser ?
EF: J’adorerais faire une vitrine pour Dolce & Gabbana. Ils ont un univers particulier, empreint de culture méditerranéenne et sicilienne, un hommage à la dolce vita et à l’Italie. Leurs vitrines sont souvent très chargées.
MW: Combien de temps à l’avance décidez-vous des vitrines à venir ?
EF: En temps normal, mais cela peut dépendre du budget, l’on s’y prend environ 2 mois à l’avance.
MW: Quels conseils pourriez-vous donner à des commerçants afin qu’ils réussissent leurs vitrines ?
EF: Aller à l’essentiel !
MW: Que pensez-vous de notre concept ?
EF: Je trouve ça super bien d’autant plus qu’aujourd’hui, nous sommes dans une ère durant laquelle l’entraide joue beaucoup entre les professionnels.
Un grand merci à Estelle pour ce moment partagé !
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